La National Social Inclusion Foundation (NSIF) multiplie ses actions pour combattre la pauvreté et la vulnérabilité. Elle a dévoilé, le mardi 27 février au Caudan Arts Centre, devant un parterre d’invités, sa stratégie « Education et Formation » pour Maurice et Rodrigues.
Une stratégie qui vise à offrir aux enfants vulnérables l’opportunité d’acquérir les compétences de base en littératie et en numératie, à travers des approches et méthodes qui répondent au mieux à leurs besoins. Cela, afin qu’ils puissent réussir les examens du PSAC et du NCE et accéder à une formation vocationnelle dans une institution reconnue. Cette stratégie fait aussi la part belle au développement psychosocial de ces enfants.
Et, c’est la « Fortified Learning Environment Unit » (FLEU) de la NSIF qui a la responsabilité d’assurer l’implémentation de cette stratégie. Celle-ci a profité de l’occasion pour procéder au lancement officiel d’un ouvrage intitulé, « Construisons-leur un meilleur avenir, ensemble », qui traite de l’impact de la pauvreté sur les performances académiques des enfants vulnérables et aborde l’importance d’une nouvelle approche pédagogique et d’un accompagnement soutenu dès la petite enfance et aussi d’un travail d’équipe.
En effet, c’est devant un parterre d’invités composé, entre autres, de la vice-Première ministre et ministre de l’Education, de l’Enseignement supérieur, de la Science et de la Technologie, Leela Devi Dookun-Luchoomun, la ministre de l’Intégration sociale, de la Sécurité sociale et de la Solidarité nationale, Fazila Jeewa-Daureeawoo, le chef commissionnaire de Rodrigues, Jonhson Roussety, les tuteurs et coordonnateurs de la FLEU ainsi que des représentants des institutions scolaires et des ONG, que le président du Conseil d’administration de la NSIF, Menon Munien, le Dr Vassen Naeck, directeur par intérim de la FLEU et Harold Mayer, président du « FLE Committee» ont, tour à tour, présenté les différentes composantes de la stratégie « Education et Formation ».
Le président du Conseil d’administration de la NISF, s’est surtout appesantit sur l’importance de l’éducation et la formation dans le combat contre la pauvreté et la vulnérabilité.
« Enn zanfan ki an sitiasion desek skoler, se enn zanfan an sitiasion de vilnerabilite. Souvan li retrouv li dan bann sitiasion de depandans, parfwa li mank self control, li stigmatize, li pa empower ek souvan li retrouv li dan tou kalite problem sosial. Li kapav tomb dan la povrete ek la vilnerabilite .»
La NSIF a également mis en place un plan d’accompagnent pour les jeunes et aussi les adultes n’ayant pas réussi leur scolarité. Ainsi, en collaboration avec des ONG, la NSIF offre des cours menant au « National Certificate Level 1 », sanctionné par le MITD et le MES. La Fondation est également partie prenante du « Bright Up Programme », avec le MITD et le Mauritius Sports Council. Ce programme consiste à préparer les jeunes aux examens du « National Certificate Level 2 », qui donne accès au « National Certificate Level 3/National Apprenticeship Programme » et finalement au monde du travail.
« Parfwa osi, ena dimounn pa finn gagn ledikasion ek formasion formel me zot kapav ena boukou lexperians. Souvan, sa bann dimounn-la, zot pa otonom, zot depann lor lezot ek parfwa, malerezman, zot viv lexplwatasion ek tom dan la povrete. Pou sa bann dimounn-la, NSIF pe travay avek MQA pou ofer « Recognition of Prior Learning », a ajouté Menon Munien.
Quant au Dr Vassen Naeck, il a abordé les grands axes de la stratégie et son implémentation. « Une des responsabilités de la FLEU est de travailler en collaboration avec diverses ministères, institutions publiques et privées et des ONG, entre autres, pour mettre en place des approches et méthodes, qui permettent de réunir les meilleures conditions en classe comme à la maison pour faciliter l’apprentissage des enfants vulnérables aux connaissances de bases, mais aussi de les préparer à être des adultes de demain, responsables et épanouis », a-t-il expliqué.
La stratégie élaborée par le FLEU cible trois catégories distinctes : crèche, préprimaire et primaire et secondaire (Extended programme). « L’échec scolaire commence en amont soit dès la petite enfance. D’où l’importance d’identifier, avec l’aide du ministère de l’Egalité du genre et du Bien-être de la famille et les ONG, les enfants issus de familles pauvres dès l’âge de trois mois et assurer leur prise en charge par des crèches, identifiées au préalable et dont les « carers » ont obtenu une formation adaptée pour mieux encadrer ces enfants. C’est le premier pas d’un continuum. Une fois identifiés, ces enfants bénéficieront d’un accompagnement et d’une préparation adaptés pour les aider à mieux aborder les différents stages de leur parcours académique », a poursuivi le Dr Vassen Naeck.
S’appuyant sur l’expérience de l’ONG, Lovebridge dont il est un des fondateurs, Harold Mayer, qui préside aujourd’hui le « FLE Committee », a rappelé, de son côté, qu’il est tout autant important d’inculquer aux enfants vulnérables des « basic lifeskills » et aussi les aider à développer leur « self-esteem » et leur bien-être socio-émotionnelles afin de les préparer à être des adultes responsables et aussi à réussir leur vie.
Le FLEU a identifié, à ce jour, quelques 400 bénéficiaires dans la catégorie crèche, un millier dans la catégorie pré-primaire/primaire, répartis à travers 20 écoles situées dans 10 régions défavorisées et 400 bénéficiaires dans la catégorie « Extended Programme », regroupés à travers 40 collèges de 20 régions défavorisées.
« Grâce aux méthodes d’évaluation qualitative que nous avons mis en place, nous allons pouvoir suivre le progrès réalisé par les bénéficiaires. Et, si les résultats sont concluants, nous pourront alors étendre le programme proposé par le FLEU à davantage de bénéficiaires », a annoncé Harold Mayer.
La vice-Première ministre et ministre de l’Education, de l’Enseignement supérieur, de la Science et de la Technologie, Leela Devi Dookun-Luchoomun, a, pour sa part, salué la synergie entre la NSIF et les nombreuses institutions et ONG pour assurer le bien-être des enfants mauriciens.
« Le Programme de FLE permettra non seulement aux enfants vulnérables d’acquérir les connaissances de bases mais contribuera également à leur développement personnel. Il est important que chaque enfant ait l’opportunité de développer son talent. J’espère que dans un proche avenir, nous aurons moins d’enfants qui intégreront le « Extended Programme » .»
Quant à la ministre de l’Intégration sociale, de la Sécurité sociale et de la Solidarité nationale, Fazila Jeewa-Daureeawoo, elle a insisté sur l’importance d’avoir un équilibre entre le développement économique et social.
« Les jeunes représentent l’avenir de notre pays. Et, il est de notre devoir et aussi celui des parents et des ONG de veiller à l’éducation de nos enfants et surtout quand il s’agit des enfants qui vivent dans des conditions difficiles .»
La ministre Jeewa-Daureeawoo a aussi rappelé qu’il existe déjà un plan d’aide destiné aux enfants vulnérables. Elle a ainsi mentionné la distribution de matériels scolaires, l’allocation d’aide à l’enfant, qui peut aller jusqu’à trois enfants par famille, la prise en charge des frais de crèche à hauteur de Rs 3000 par enfant, une mesure visant surtout à encourager les femmes à retourner sur le marché du travail et aussi le « School Premium », une prime pour encourager les enfants à aller encore plus loin dans leurs études.
Pour revenir à la stratégie « Education et Formation » de la NSIF, il faut savoir que la fondation travaille en collaboration avec les ministères de l’Education, de l’Enseignement supérieur, de la Science et la Technologie, de l’Intégration sociale, de la Sécurité sociale et de la Solidarité nationale, de l’Egalité du genre et du Bien-être de la famille et celui de l’Autonomisation de la Jeunesse, des Sports et des Loisirs, le MIE, la PSEA, l’ECCEA, le Diocésain de l’Education Catholique (SeDec), la NEF, Active Mauritius et les ONG, Lovebridge, Konekté et TIPA, entre autres.