PETA a appris qu’EGYPTAIR a expédié le mois dernier environ 500 macaques à longue queue (qui sont en voie de disparition) depuis l’île Maurice vers l’aéroport international John F. Kennedy à New York, pour être utilisés dans des expériences, malgré l’engagement récent de la compagnie aérienne à ne plus transporter de singes vers des laboratoires ainsi que le risque de propager des maladies.
En réponse, via une lettre envoyée à Yehia Zakaria, PDG d’EGYPTAIR Holding Company, PETA États-Unis, Action for Primates, One Voice et Abolición Vivisección l’ont exhorté à honorer les promesses de l’entreprise. Les associations reprennent également leurs campagnes contre la compagnie aérienne.
Peu de temps après qu’EGYPTAIR s’est engagée à ne pas expédier de singes vers leur mort dans des laboratoires, la compagnie aérienne a recommencé à soutenir le commerce d’espèces sauvages en voie de disparition », déclare Dr Lisa Jones-Engel, scientifique travaillant sur les campagnes concernant les primates à PETA États-Unis. « PETA exhorte cette compagnie aérienne à honorer ses engagements et à mettre définitivement fin à sa participation au commerce cruel des singes, qui plus est comporte un grave risque de propager des maladies zoonotiques, ou de faire face à la colère du grand public. »
Plus tôt cette année, des importateurs de primates ont affirmé que les autorités avaient bloqué le processus d’enlèvement de singes à la suite d’enquêtes civiles et pénales menées par le ministère américain de la Justice ainsi que d’accusations de personnes impliquées dans la contrebande présumée illégale de macaques à longue queue en voie de disparition en provenance d’Asie du Sud-Est. Cependant, des dossiers récemment obtenus auprès du Fish & Wildlife Service des États-Unis révèlent que le commerce mortel et probablement corrompu a commencé à affluer de Maurice à la place au bout de quelques mois – et EGYPTAIR n’a apparemment pas perdu de temps pour se lancer à nouveau dans cet horrible commerce. Il semble également que la suspension des importations de primates en provenance du Cambodge reste en vigueur.
Le commerce des macaques est marqué par la violence et par des risques sanitaires. Généralement, les singes sont capturés dans la nature ou élevés dans des fermes sordides, et ceux qui survivent à la maladie ou aux blessures sont entassés dans de petites caisses en bois et enfermés dans les soutes sombres d’EGYPTAIR pendant la première partie de leur voyage (qui peut durer plusieurs jours) jusqu’à leur destination finale : les laboratoires, où ils seront empoisonnés, mutilés et tués. Cette industrie représente également un danger pour le public : comme le souligne PETA États-Unis dans sa lettre, l’élevage d’où seraient originaires les singes transportés est en proie à une épidémie de tuberculose, une maladie mycobactérienne hautement contagieuse que les singes peuvent transmettre et ont transmise à des humains.
La compagnie aérienne EGYPTAIR avait informé PETA États-Unis en août 2022 qu’elle ne transporterait plus de singes d’Afrique et d’Asie vers des laboratoires aux États-Unis et ailleurs. Cela faisait suite à une campagne intense de trois mois menée par les entités PETA dans le monde entier, qui a inclus des manifestations à l’aéroport Paris-Charles de Gaulle ainsi que dans des aéroports à Londres, New York, Washington, Francfort et Manille ; les e-mails de plus de 100 000 soutiens des entités PETA ; des centaines d’appels téléphoniques ; et des publicités en ligne.
PETA Asie avait également envoyé des T-shirts et des tasses à café arborant des illustrations appelant la compagnie aérienne à arrêter les cruelles expéditions de singes aux dirigeants d’EGYPTAIR et a envoyé une lettre ouverte à son PDG à tous les employés de l’entreprise. D’autres organisations, dont One Voice en France, Action for Primates au Royaume-Uni et Stop Camarles en Espagne avaient également fait campagne pour mettre fin à ce transport sordide.
En janvier 2022, Kenya Airways a annoncé qu’elle mettait fin à son transport de singes vers des laboratoires seulement 24 heures après des discussions avec PETA États-Unis, et en juin de la même année, Air France a interdit cette pratique après une campagne d’une décennie menée à l’internationale par PETA.
Dans les laboratoires, les primates peuvent être mutilés, empoisonnés, privés de nourriture et d’eau, immobilisés de force dans des dispositifs de contention, infectés par des maladies douloureuses et mortelles, tourmentés psychologiquement et tués.
PETA, dont la devise dit notamment que « les animaux ne nous appartiennent pas et [que] nous n’avons pas à les utiliser pour nos expérimentations », s’oppose au spécisme, l’idéologie postulant une fausse supériorité de l’humain sur les autres animaux afin de justifier leur exploitation et leur marchandisation.