Target Malaria, un consortium international de recherche à but non lucratif, est ravi d’annoncer que le professeur Abdoulaye Diabaté, chercheur principal de Target Malaria Burkina Faso et figure de proue de l’entomologie médicale et de la parasitologie, a été désigné comme l’un des 10 lauréats mondiaux du prestigieux prix Falling Walls pour la science et l’innovation.
Les recherches novatrices du professeur Diabaté dans le domaine de l’entomologie médicale et son engagement dans la lutte contre le paludisme grâce à ses recherches sur les moustiques génétiquement modifiés lui ont permis de remporter une victoire bien méritée.
«En tant que seul lauréat africain dans cette catégorie, sa reconnaissance souligne non seulement ses contributions exceptionnelles à la science, mais aussi le rôle essentiel que jouent les scientifiques et les experts africains dans la recherche de solutions pour lutter contre le paludisme, ainsi que l’importance de la recherche menée par les Africains pour relever les défis mondiaux en matière de santé », déclare Dr. Emma Orefuwa, cofondatrice et administratrice de l’Association panafricaine de lutte contre les moustiques (Pan-African Mosquito Control Association – PAMCA).
Les recherches du professeur Abdoulaye Diabaté sont porteuses d’espoir pour la lutte contre le paludisme, car elles exploitent le potentiel de technologies génétiques innovantes, telles que l’impulsion génétique. Responsable de l’entomologie médicale et de la parasitologie à l’Institut de recherche en sciences de la santé (IRSS) du Burkina Faso, ses travaux sont très prometteurs dans la lutte contre la transmission du paludisme. Grâce à des recherches menées en collaboration par des Africains et à des partenariats scientifiques internationaux, Target Malaria a pour objectif de mettre au point de nouveaux outils de lutte vectorielle, en complément des méthodes existantes, afin d’éradiquer le paludisme pour de bon.
Le professeur Diabaté lors d’une présentation du projet Target Malaria dans le village de Souroukoudingan au Burkina Faso.
«Je veux faire tomber les obstacles pour parvenir à centrer la recherche sur les problèmes africains en Afrique. Les chercheurs africains sont les mieux placés pour concevoir et mener des recherches sur les questions qui touchent les pays africains. Il y a un demi-million de décès par an et un enfant meurt du paludisme chaque minute en Afrique. J’espère que nous allons mettre au point une souche efficace et sûre de moustiques à impulsion génétique qui pourra être utilisée dans plusieurs années en Afrique, parallèlement à d’autres outils de lutte antivectorielle, afin de réduire les taux de transmission et, à terme, le nombre de cas de paludisme et de décès sur le continent », souligne le professeur Diabaté.
Le paludisme reste une menace urgente pour la santé publique et un fardeau économique considérable, avec 200 millions de personnes infectées chaque année et 3,3 milliards de personnes à risque dans le monde. L’Afrique représente 96 % des décès dus au paludisme et 80 % de ces décès concernent des enfants de moins de 5 ans. La mission de Target Malaria est de contribuer à sauver des millions de vies en ciblant les moustiques responsables de la transmission de la maladie. Les chercheurs visent à mettre au point un moustique à impulsion génétique qui serait génétiquement modifié pour être stérile et avec une modification qui serait transmise à sa progéniture (l’impulsion génétique biaise le taux d’hérédité pour transmettre un trait spécifique à toute la descendance).
Target Malaria est un partenariat de collaboration avec des équipes travaillant dans des pays gravement touchés par le paludisme en Afrique, ainsi qu’aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Italie. Toutes les équipes travaillent en étroite collaboration, chaque étape du développement et de l’évaluation s’appuyant sur des recherches et des données collectives. La majeure partie de la conception initiale de la modification génétique a lieu en Europe, tandis que le développement et l’évaluation ont lieu en Afrique. Target Malaria est également innovant dans son approche de l’engagement des parties prenantes en veillant à ce que les communautés concernées par ses recherches soient consultées, informées et pleinement impliquées dans le processus de recherche. L’équipe du professeur Diabaté au Burkina Faso comprend des sociologues, des anthropologues et des praticiens de l’engagement des parties prenantes qui, depuis plus de dix ans, font participer les parties prenantes des village, districts, des régions et au niveau national pour construire des ponts entre la science et la société.