Les émissions de méthane demeurent l’enjeu principal de l’industrie pétrolière et gazière. Selon le dernier numéro du rapport Horizons publié par Wood Mackenzie, la COP 28 pourrait constituer un jalon clé de la prise d’engagements envers la réduction des émissions de méthane. Entreprises et gouvernements devront ainsi adopter des mesures fermes et respecter de nouvelles exigences en ce sens.
Le méthane est responsable d’environ 30 % de la hausse de la température moyenne mondiale depuis le début de l’ère industrielle. L’industrie pétrolière et gazière serait responsable de près d’un quart des émissions de ce gaz provenant de l’activité humaine (source anthropique), selon le rapport intitulé « Mission invisible : relever le défi du méthane dans l’industrie pétrolière et gazière ».
Selon l’outil d’analyse comparative des émissions de Wood Mackenzie, les pertes de méthane distinctives par secteur sont faibles, et représentent moins de 500 kilogrammes par heure (soit environ 0,0184 million de mètres cubes par jour), un volume inférieur à la résolution mesurable de la plupart des satellites actuels. Cependant, près de 96 % de l’ensemble des secteurs rejettent des émissions de cette ampleur, ce qui en données consolidées rend le problème conséquent. Les plus fortes émissions en provenance de secteurs de taille supérieure se répartissent le plus souvent sur plusieurs sites de production, ce qui les rend plus difficiles à quantifier.
Et le rôle du Gouvernement ?
D’après le rapport, l’action gouvernementale jouera un rôle essentiel dans le pilotage des efforts de réduction. Trois mesures phares visent à stimuler les démarches :
De l’ambition. L’application d’une politique raisonnable serait un bon début, telle qu’une collaboration mondiale pour mettre fin aux émanations provoquées par le torchage et le dégazage à grande échelle.
De la cohérence. Les décideurs politiques et les régulateurs doivent travailler main dans la main avec les acteurs de l’industrie pour établir des objectifs réalistes et dresser le calendrier de réduction des émissions, tout en veillant à la juste application de pénalités et d’amendes et à la correction des failles.
Des subventions en faveur de la technologie. Les gouvernements peuvent apporter une aide financière pour optimiser à la fois les outils de mesure et les solutions de réduction. Les États-Unis montrent l’exemple avec la promulgation d’une loi sur la réduction de l’inflation (ou Inflation Reduction Act – IRA) régissant la mise à disposition d’une enveloppe de 350 millions de dollars aux fins de la surveillance et de la réduction des émissions de méthane.