Les représentants de divers partis politiques, institutions, ONG et des pairs éducateurs se réunissent depuis jeudi matin pour parler de la discrimination liée au VIH.
Organisée par Prévention Information et Lutte contre le SIDA (PILS) cette rencontre intervient dans le cadre de la journée Zéro Discrimination marquée le 1er mars au niveau international à l’initiative de l’ONUSIDA. Une dixième édition qui a été l’occasion d’engager une conversation sur ces sujets qui restent d’actualité et qui continuent à causer des drames dans le pays.
« Psikolozikman, li bien fatig mwa. Manier ki dimoun get ou, ou santi ki lasosiete finn rezet ou. » « Grâce au traitement et à l’accompagnement dont je bénéficie, ma santé se porte bien et ma charge virale est indétectable. Ce qui me pèse, c’est le regard des autres, les préjugés, la stigmatisation et la discrimination à l’égard des personnes qui vivent avec le VIH. » « Fode sanz regar pou ki dimoun kapav dit zot seropositivite pli fasilma ek pou aret kontaminasion. » Tels sont quelques-uns des témoignages présentés à la trentaine de personnes réunies par PILS le jeudi 29 pour discuter de la discrimination et de la stigmatisation liée au VIH et aux situations associées. Cette rencontre est organisée en marge de la journée Zéro Discrimination dont la dixième édition sera observée le 1er mars à l’initiative de l’ONUSIDA.
Les représentants du PTr, du MMM, du Reform Party et de l’Idéal Démocrate ont engagé la conversation avec les acteurs du monde social pour avoir un meilleur aperçu de la situation afin d’identifier les priorités. Monica Padaruth, Monitoring, Evaluation and Research Coordinator chez PILS a expliqué que la stigmatisation et la discrimination sont les principales causes qui retiennent les patients loin traitement et qui font que des personnes évitent de se faire tester. D’où le fait que nombre de Mauriciens testés positifs ne suivent pas de traitement. En résultent des personnes qui meurent encore des causes liées au VIH. Cependant, Maurice dispose aujourd’hui de tous les moyens nécessaires pour la prises en charges des patients et pour mettre fin à l’épidémie.
Pour rappel, la stigmatisation relève d’une dévalorisation de la personne, tandis que la discrimination implique une action pour lui nuire ou la mettre à l’écart. Faire l’expérience de la stigmatisation ou connaître des discriminations rend la vie plus difficile et ajoute de la souffrance psychique. La stigmatisation et la discrimination sont présentes en société, dans le milieu professionnel, dans les centres de santé et aussi dans les foyers, ont rappelé les pairs éducateurs. Ces derniers sont des professionnels attachés aux ONG qui en fonction de leurs vécus, travaillent avec les populations clés pour les sensibiliser et les accompagner dans le respect de leurs réalités.
« Cette année seulement, j’ai trois amis qui sont morts des causes liées au VIH parce qu’ils avaient peur du regard des autres et de la stigmatisation », a expliqué Rakesh Dhookeet, pair éducateur de PILS.
Ce dernier a aussi plaidé pour que cette fonction essentielle à l’accompagnement des personnes en situation de vulnérabilité soit reconnue officiellement.
Avocate collaborant avec différentes ONG, Carolyn Desveaux de Marigny a axé son intervention sur les lois qui protègent les personnes contre la discrimination. Elle a aussi précisé qu’il existe toujours des failles qui demandent à être corrigées pour veiller à une meilleure protection des droits des individus.
Les droits seront au centre de discussion à travers l’intervention de Vijay Naraidoo, vice-président de l’association DIS-MOI à l’ouverture des travaux vendredi matin. Les mots, les gestes, les expressions qui discriminent seront aussi abordés. Le point culminant de cet atelier sera la discussion prévue entre les participants et qui sera animée par Nicolas Ritter à partir de 13h30. L’idée étant d’amener les représentants des partis politiques et les acteurs sociaux à discuter de manière ouverte pour que les changements souhaités puissent intervenir.