Les questions liées au VIH, à la drogue et aux droits doivent faire partie de l’agenda des partis politiques. C’est le message adressé par les ONG aux partis présents à l’atelier organisé par PILS dans le cadre de la journée Zéro Discrimination la semaine dernière à Port-Louis.
Les échanges entre les participants ont été francs et cordiaux permettant d’ouvrir des lignes de communication en marge des élections générales. Une action de plaidoyer se poursuivra par des rencontres souhaitées avec les partis prochainement pour revoir les dysfonctionnements qui existent encore et pour l’adoption de mesures favorisant les droits et la qualité de vie.
Les discussions ont été fructueuses entre les ONG et les représentants des partis politiques qui ont répondu favorablement à l’invitation de PILS.
Les délégués du PMSD, du MMM, du Ptr, de Rezistans ek Alternativ, du Reform Party et de l’Ideal Démocrate ont été attentifs aux observations faites par les participants à l’atelier de travail de deux jours tenu les 29 février et 1er mars à Port-Louis. L’occasion pour les responsables de PILS, CUT, AILES, Lakaz A, Young Queer Alliance, Collectif Arc en Ciel, Parapli Rouz d’expliquer les défis auxquels ils sont toujours confrontés sur le terrain.
Les discussions ont ainsi porté sur les questions liées au VIH, à la drogue, à la réduction des risques, les genres, la vulnérabilité, la stigmatisation et la discrimination. Les droits des êtres humains ont été au centre des discussions animées par différents intervenants dont l’avocate Carolyn Desvaux de Marigny, Monica Padaruth, de PILS, Nicolas Ritter, de Coalition Plus, Jamie Cartik, de CUT, Ashvin Gungaram, d’AILES et Vijay Naraidoo, de DIS-MOI. Les pairs éducateurs et représentants des personnes infectées et affectées se sont aussi adressés à l’assistance pour mieux exposer la réalité vécu sur le terrain.
En dépit des lois et des mesures légales existantes, la stigmatisation et la discrimination restent parmi les principaux obstacles qui privent certains Mauriciens de leurs droits fondamentaux. Ce qui comprend l’accès au soin, à des services et besoins essentiels, au respect, entre autres. Les situations qui en résultent impactent directement sur leur qualité de vie et ont souvent des issus fatals.
La réponse espérée est fréquemment d’ordre politique. En effet, un engagement politique fort et la mise en application des mesures prônées et votées peuvent garantir un meilleur respect des droits pour tous. D’où l’appel des ONG pour que ces thématiques soient intégrées dans les programmes des partis qui se préparent déjà pour les prochaines élections générales.
Dans son message pour cet événement Annette Ebsen Treebhoobun, directrice exécutive de PILS a déclaré :
« Si nous n’arrivons pas à répondre à ces questions de manière collective, nous n’allons pas pourvoir nous attaquer à des problèmes de fond, qui continuent à freiner l’avancement de la lutte à Maurice. Pour faire progresser cette réflexion ensemble, nous avons réuni les représentants des partis politiques, des populations infectées et affectées, des institutions publiques, des médias, des ONG pour ensemble comment entamer ce processus d’avancement ensemble pour contrer la discrimination autour du VIH et des sujets associés. »
La prochaine étape pour les ONG sera d’engager une conversation approfondie avec les différents partis qui répondront favorablement à leurs invitations.