« Trans & citoyen mauricien ». C’est le thème d’une campagne du Collectif Arc-en-Ciel (CAEC) pour sensibiliser le grand public aux discriminations et aux préjugés dont sont victimes les personnes transgenres dans notre société.
En plus de l’affichage dans les espaces publics, cette initiative comprend également des vidéos qui seront diffusées sur les réseaux sociaux. Cette campagne qui s’entend sur tout le mois de mars 2024, vise à déconstruire les idées préconçues et les stéréotypes afin de lutter contre les actes et comportements transphobes.
À travers ce projet, soutenu par le Fonds canadien d’initiatives locales et la Haute Commission australienne à Maurice, le CAEC espère faire évoluer les regards sur les personnes transgenres en mettant en lumière des histoires et des parcours de vie marquants. Plusieurs personnalités connues de la communauté transgenre apporteront leurs voix à cette campagne, notamment Emma, une jeune activiste, et Océane, une des pionnières de la lutte pour les droits des personnes LGBTQIA+ à Maurice. Elles témoigneront des discriminations et de la stigmatisation qui les touchent au quotidien. La transphobie revêt en effet de multiples formes, allant des violences physiques ou sexuelles aux moqueries et insultes, en passant par les menaces et le harcèlement.
Ces actes ont de graves conséquences sur la santé physique et mentales des personnes transgenres, comme l’explique Hans Telvave, activiste et coordinateur de ce projet :
« Il existe une réelle méconnaissance de ce qu’est la transidentité. Cette situation engendre non seulement des malentendus, mais aussi des préjugés et des discriminations qui affectent les personnes transgenres dans leur vie de tous les jours. Parmi ces discriminations, l’on retrouve la non-reconnaissance légale de leur identité de genre ou l’accès inégal aux soins de santé, à l’emploi et à l’éducation ».
Au-delà de la sensibilisation, cette campagne comprend également un plaidoyer en faveur de l’égalité des droits. Malgré l’évolution des mentalités envers les gays, lesbiennes et bisexuels, les personnes transgenres demeurent encore vulnérables en l’absence d’une protection légale adéquate. La reconnaissance administrative de leur identité de genre est capitale pour le respect de leurs droits humains.
Ce projet bénéficie du soutien des gouvernements australien et canadien. « L’Australie s’est engagée à être un leader mondial dans la promotion, la protection et le respect des droits de l’homme. Cela inclut la défense des droits des personnes LGBTQIA+ : chez nous, dans notre région et dans le monde entier. Nous ne le faisons pas parce que nous sommes parfaits, mais parce que notre histoire récente a montré qu’un changement positif est possible – et que les progrès réalisés pour lutter contre la stigmatisation sociale et la discrimination juridique auxquelles est confrontée la communauté LGBTQIA+ en Australie ont fait de ce pays un meilleur endroit pour tout le monde », soutient la Haute commission de l’Australie à Maurice. « Le gouvernement du Canada est un ardent défenseur des droits des personnes LGBTQI+ au Canada et à l’étranger, y compris à Maurice. Nous croyons fermement que les principes des droits de la personne sont universels et inaliénables. Personne ne devrait être soumis à des préjugés en raison de son orientation sexuelle, de son identité de genre ou de son expression.
Nous continuerons à travailler avec des pays partageant les mêmes idées et avec des organisations de la société civile comme le Collectif Arc-en-Ciel, afin de démontrer notre engagement en faveur du respect total des droits et de la dignité de la communauté transgenre », déclare, pour sa part, la Haute commission du Canada en Afrique du Sud.
L’objectif ultime de cette campagne est d’encourager le public à mieux comprendre la transidentité pour s’engager dans une démarche d’acceptation et de respect des différences. « Nous remercions nos partenaires pour cette campagne, le Fonds canadien d’initiatives sociales et le Haut-commissariat australien à Maurice, ainsi que nos nombreux alliés dans la lutte pour les droits des personnes transgenres », conclut Hans Telvave.