Le Board of Good (BOG) a tenu son troisième événement, le mardi 23 avril 2024 au SPARC à Cascavelle, de 18h à 21h. Cette soirée, sponsorisée par Medine, qui supporte la cause de « l’inclusion » sous toutes ses formes dont celle du genre, a offert encore une fois aux membres du BOG une occasion unique de partage et de réseautage.
C’est Sharmila Chakowa, qui reprend cette année les rênes du Board of Good de la fondatrice Natacha Emilien, qui a prononcé le mot de bienvenue souhaitant la bienvenue à la centaine d’invités présents.
Était prévu au programme, un panel de discussion sur la thématique de « How to Foster a Growth Mindset in the Workplace – with a focus on women » animé par Mme Anushka Radhakissoon, Chief legal and Compliance Officer de Médine. Le panel était constitué de Mr Afsar Ebrahim, founding partner de Kick Advisory Services, Mme Valerie Imbert Kerambrun, founder of Europestone consulting and meta-coach, Mr Dhiren Ponnusamy, CEO de Médine et Mme Shahannah Abdoolakhan, founder et CEO d’Abler. Les panélistes ont tout d’abord expliqué ce qu’ils entendaient par un growth mindset et comment ils le vivaient personnellement au quotidien.
Shahannah nous partage que « Vivre et respirer un growth mindset nécessite un effort quotidien, cela commence par votre propre état d’esprit». Elle croit fermement en la puissance du mentorat. Elle rajoute qu’ À Dubaï, il existe un conseil des femmes leaders et/ou entrepreneures ; elles sont là pour soutenir les femmes. Ce type de programme n’existe pas, ici à Maurice. L’apprentissage continu et l’acceptation de l’échec sont importants, ainsi que la façon dont vous rebondissez face à ces difficultés ».«
Valérie rajoute que
« Son mindset aujourd’hui a changé depuis qu’elle est à son compte », elle peut enfin se permettre d’être elle-même authentiquement, elle favorise « le trial & error et recommande de ne pas avoir peur d’échouer, de vivre de moment présent et profiter du chemin plus de de la destination en arrêtant de se soucier de ce que pensent les autres – il faut savoir accepter de recevoir et donner du feedback pour s’améliorer ».
Les panélistes ont ensuite débattu sur les nombreuses barrières qui mènent à un « growth mindset » pour les femmes malgré les avantages certains de ce type d’attitude, plus particulièrement à Maurice avec notamment nos systèmes d’éducation, culturel, sociétal et institutionnel. Valérie rappelle que nous sommes « dans une société patriarcale, où les hommes ou la famille attendent des femmes qu’elles s’occupent en priorité de leur foyer même si elles travaillent. Nous-même, en tant que femmes, sommes dures envers nous-mêmes. En tant que femme, vous vous sentez mal lorsque vous ne jouez pas ce rôle. Nous sommes nos propres ennemies”. Shahannah ajoute qu’
« à Maurice, nous devons parler d’inclusion. Les gens se sentent exclus en raison de leur race, leur religion, etc. Il en est de même pour la question de gender equity. Il faut changer l’état d’esprit des gens dans la société. Beaucoup disent qu’ils ont changé, mais quand on les regarde, il y a encore du travail à faire. Il est important de changer l’état d’esprit des Mauriciens, de développer l’acceptation et la tolérance. Pour cela, nous devons accepter les choses telles qu’elles sont aujourd’hui et être alignées avec la réalité, afin de pouvoir la faire évoluer positivement ».
Enfin, les panélistes ont évoqué la responsabilité des organisations, et comment ces dernières pouvaient contribuer à favoriser ce genre d’état d’esprit en leur sein. Dhiren soulève l’importance de la responsabilité des organisations. « Il faut reconnaître que nous ne partons pas tous d’un pied d’égalité. Chaque parcours a été façonné par des préjugés et des origines socio-économiques variées. L’organisation de nos sociétés a évolué et certaines frontières sont devenues poreuses. Il est donc devenu essentiel que les entreprises s’ajustent, créent des environnements inclusifs, et promeuvent la diversité. Chez Medine, nous sommes fiers de compter 45% de femmes parmi nos cadres supérieurs. Ce n’est pas le fruit du hasard.
Atteindre un certain niveau d’inclusion nécessite une intention forte, une volonté de rechercher des talents en dehors des profils conventionnels, et de parier sur des potentiels : tout cela fait partie d’un Growth Mindset. En incarnant ces principes et en donnant l’exemple, le reste de l’organisation suivra. ».
Afsar souligne le fait que « le mot « échec » doit être banni, cela fait partie de l’expérience et il faut l’accepter. Au cours de ses expériences, il s’est rendu compte que l’investissement est principalement centré sur les formations techniques, et cela ne permet pas à un employé de grandir et d’évoluer en tant qu’humain. Alors, il est important de créer des formations qui intègre à la fois des aspects personnels et professionnels. Une autre problématique s’articule autour du fait qu’à Maurice, nous ne cherchons pas la diversité des mentalités. Par exemple, un Board doit être diversifié, avec
« different skills and different educational background. De plus, il n’y a pas de clear path vers le sommet, vers le board, et les étapes pour grimper « career wise ». C’est l’un des défis que les organisations doivent relever aujourd’hui. »
Ont été cités notamment la relation à l’échec ou au feedback, le type de leadership à favoriser, les processus à mettre en place, qui favoriseraient l’individualité de l’employé, son développement personnel et donc un « growth mindset » en entreprise en 2024. Il est très important de nourrir le corps, l’esprit et l’âme afin d’avoir non seulement des corps mais aussi des coeurs et des âmes dans les entreprises cela fait la différence.
Le débat s’est poursuivi d’une séance de questions-réponses : une opportunité unique d’entendre les retours d’expérience de membres de BOG. Une des idées retenues : L’équilibre entre humilité et confiance joue également un rôle important dans la valorisation et la promotion du Growth Mindset. Il faut mettre de côté l’ego pour actionner le growth mindset.
La soirée s’est poursuivie avec un cocktail convivial et des sessions de réseautage, offrant aux participants l’occasion de faire de nouvelles rencontres, de retrouver des collègues parmi cette communauté qui compte désormais 425 femmes leaders, de compétences et secteurs d’activités variés, officiellement candidates à des postes d’administrateurs dans les conseils d’administration à Maurice.
Pour rappel, le Board of Good est une initiative citoyenne indépendante et à but non lucratif, lancée en juillet 2021 par Natacha Emilien. A la suite de constats alarmants sur la sous-représentation des femmes dans les conseils d’administration mauriciens, le BOG a pour mission de recenser, donner de la visibilité et une voix aux femmes dirigeantes potentiellement candidates pour siéger aux conseils d’administration d’entreprises et d’organisations à l’île Maurice. « Nous pensons fermement que des conseils d’administration plus diversifiés permettent une meilleure prise en compte d’idées, d’expériences et de perspectives différentes dans la prise de décision stratégique, résultant ainsi en une amélioration de qualité des prises de décision au niveau de l’organisation mais aussi de son écosystème » nous explique Natacha Emilien.