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La justice constitue la base de la souveraineté alimentaire.

Du 26 au 30 septembre, au Parco Dora de Turin (Italie), se tiendra l’édition 2024 de Terra Madre Salone del Gusto, qui rassemblera les délégués et militants Slow Food de plus de 120 pays avec un même objectif : transformer les systèmes alimentaires.

Slow Food a identifié cinq principes clés qui sont à la base des solutions face aux différentes crises que nous traversons : la diversité, les communautés, la synergie, la justice et la connaissance. Dans un précédent communiqué de presse, nous avons abordé le thème de la diversité. Aujourd’hui, nous nous intéressons à…

La justice
Selon les scientifiques, plus de 3,5 milliards de personnes sont actuellement menacées par les conséquences directes de la crise climatique, majoritairement au sein des populations les plus vulnérables des pays les plus pauvres. Ironie du sort, ces pays sont justement ceux avec le plus faible taux d’émissions de gaz à effet de serre : 1 % de la population mondiale (soit les 63 millions d’habitants les plus riches) émet deux fois plus de CO2 dans l’atmosphère que les 3 milliards d’habitants les plus pauvres au monde. À mesure que les conséquences de la crise climatique touchent la sécurité alimentaire et l’agriculture, des investissements majeurs deviennent indispensables pour favoriser l’adaptation et la résilience, ainsi que la mise en place de mécanismes de redistribution à l’échelle mondiale pour aider les pays les plus pauvres à s’adapter au changement climatique.

Les peuples autochtones font partie des populations les plus touchées par la crise climatique et environnementale, car ils subissent des pressions constantes de la part des grosses entreprises et des gouvernements, qui exploitent les ressources présentent sur leurs territoires. Les communautés autochtones sont les premières impactées par l’empiètement territorial, l’érosion culturelle et la marginalisation économique. Bien qu’elles ne représentent que 5 à 6 % de la population mondiale, leurs terres renferment 80 % de la biodiversité totale. Lorsqu’elle est respectée, la justice sociale et environnementale permet de s’assurer que les peuples autochtones restent les gardiens de leurs terres et protègent la biodiversité grâce à des pratiques agricoles traditionnelles et durables.

L’un des objectifs de Slow Food est de garantir une alimentation bonne, propre et juste pour tous. Dans ce contexte, la justice englobe tous les droits qui doivent être garantis à différents niveaux, tels que le droit à la gestion des ressources, à un travail décent sans exploitation de la main-d’œuvre et à des environnements alimentaires qui garantissent une alimentation saine, durable et abordable pour tous.

Dali Nolasco Cruz est une femme autochtone du peuple nahua de Tlaola, au Mexique. Elle consacre sa vie à l’autonomisation des populations, des territoires et des cultures indigènes par le biais de l’éducation et de la défense des droits.

« Un système en harmonie avec la nature ne peut pas comporter des injustices qui nuisent aux populations, aux animaux ou à l’environnement. La souveraineté alimentaire est un droit inaliénable pour tous : il ne peut pas y avoir de justice climatique sans justice sociale. Nous ne pouvons pas restaurer notre relation avec la nature si les communautés ne disposent pas du droit de cultiver les terres comme elles l’entendent, si elles sont exploitées de quelque manière que ce soit et si une alimentation saine et durable n’est pas garantie pour tous. La justice permet de garantir la sauvegarde des peuples autochtones et des fermes agroécologiques, en les défendant face à ceux qui encouragent des pratiques agricoles néfastes ou qui participent à l’accaparement des terres, favorisant le profit au détriment du respect de la nature », explique Dali Nolasco Cruz au sujet de la justice à Terra Madre. Elle est coordinatrice du réseau Slow Food des Peuples autochtones pour l’Amérique latine et les Caraïbes depuis 2017 et fait partie des directeurs du Conseil international de Slow Food depuis 2022.

Un espace dédié rendra hommage à Joannah Stutchbury, environnementaliste et militante, engagée pendant des années dans la défense des forêts kenyanes et tuée en 2021 à cause de son engagement. Il accueillera un certain nombre de rencontres animées par des personnalités de renommée mondiale, consacrées à la relation entre la nature et le climat, la connaissance, l’éducation, les femmes ou encore la biodiversité, et qui aborderont des sujets d’actualité, comme la justice au sein de la chaîne alimentaire.

Parmi les thèmes des conférences et des tables rondes, seront abordées l’agroécologie et la justice, de la reconnaissance au respect des droits des peuples autochtones (Droits humains, souveraineté alimentaire et changement climatique : à l’écoute des peuples autochtones. Pour en savoir plus, cliquez ici), en passant par un débat sur le manque de justice au sein des systèmes alimentaires qui favorisent le profit au détriment des droits des agriculteurs, de leur santé et de leur sécurité (Les nouveaux esclaves du consumérisme. Pour en savoir plus, cliquez ici).

La justice alimentaire et la justice sociale se reflèteront aussi dans les différentes cultures gastronomiques, représentées par plus de 300 chefs et cheffes originaires de 30 pays. Ils nous feront découvrir leurs traditions culinaires locales et régionales. Plusieurs membres de l’Alliance des cuisiniers Slow Food célèbreront la renaissance des traditions culinaires autochtones, en nous faisant voyager dans le temps pour revenir à l’époque où les Européens n’avaient pas encore envahi l’Amérique du Nord. Les ingrédients de l’alimentation autochtone traditionnelle ne peuvent être produits que dans des systèmes agricoles locaux et durables qui préservent la biodiversité.

Le marché international permettra aux producteurs du réseau Slow Food de présenter et de vendre leurs produits. Cette année, le marché accueillera plus de 180 Sentinelles, avec des petits producteurs qui viendront expliquer ce que représente la justice dans leur vie quotidienne : le droit à la gestion des ressources, à un travail décent sans exploitation de la main-d’œuvre et à un environnement alimentaire favorisant la production d’une alimentation saine, durable et peu coûteuse.

L’édition 2024 de Terra Madre Salone del Gusto est rendue possible grâce à des institutions et des organismes privés qui nous soutiennent déjà depuis plusieurs années, notamment nos partenaires officiels : la Chambre de commerce de Turin, Demeter, Iren, Lavazza, Pastificio Di Martino, Quality Beer Academy, Reale Mutua et UniCred

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