L’intégration de l’Intelligence Artificielle (IA) dans les domaines de la comptabilité et de la finance implique autant de défis qu’elle n’apporte d’opportunités. Des études récentes de l’ACCA indiquent qu’il existe une nécessité de développer continuellement les compétences et les connaissances dans ces domaines, mais que les bases solides existantes permettent aux experts et à leurs organisations d’optimiser leur potentiel de succès dans le contexte actuel marqué par une indéniable mutation.
Une analyse, faite par l’ACCA, des compétences associées à 25 000 postes liés au domaine de la comptabilité, a démontré que des fonctions d’analyse et d’audit impliquaient des aptitudes plus poussées – en science des données par exemple – alors que les tâches essentielles et évoluant peu reposaient plus sur de la gestion de données.
Alistair Brisbourne, Head of Technology Research de ACCA, affirme:
“Les compétences liées au traitement de données changent. Il n’est donc pas surprenant de constater que la demande pour de l’expertise en science des données est de plus en plus forte. Cette tendance concerne aussi les compétences d’ingénieurs et de gestionnaire de données”.
“Tout cela illustre l’importance grandissante des données dans les prises de décisions au sein des organisations. De plus, cette situation est une indication de l’approche adoptée par la profession comptable ; elle sait anticiper le poids des données dans les pratiques à mettre en place pour faire face aux nouveaux défis”, ajoute-t-il.
Cette étude intitulée AI Monitor: Skills to drive responsible AI adoption a démontré qu’il est nécessaire pour les organisations d’évoluer vers l’analyse prédictive en ne se contentant pas des traditionnels tableaux de bord, et que les compétences doivent également changer afin de réaliser cette évolution.
L’analyse prédictive permet d’être plus efficace dans plusieurs domaines spécialisés de première importance, tels la durabilité et le cadre ESG, mais aussi en gestion de risques. On attend aujourd’hui des experts en comptabilité qu’ils soient familiers avec diverses catégories de données. D’une étude de l’ACCA auprès de 900 hauts cadres financiers qui utilisent l’IA, il ressort que les organisations s’attendent à voir près de 50% des fonctions associées au domaine financier reposer plus fortement sur les données à l’avenir – dans des rôles d’ingénieur ou d’expert en science des données.
“L’intégration de l’IA apporte une nouvelle dynamique à l’évolution des compétences. L’innovation demeure à ce propos l’une des principales fonctions que peuvent piloter les experts-comptables. Cela implique de concentrer les efforts et l’attention sur la valeur qu’apportent les technologies d’IA et sur leur utilisation responsable”, dit le Head of Technology Research de ACCA.
L’étude AI Monitor: Skills to drive responsible AI adoption relève en effet qu’il est nécessaire de respecter un délicat équilibre dans ce contexte d’utilisation de l’IA. D’un côté, la culture des données implique de plus en plus de tenir compte de besoins spécifiques associés à l’IA et à l’apprentissage automatique. De l’autre, cette étude relève le fait que l’adoption de l’IA ne peut être l’affaire des experts technologiques uniquement : les spécialistes en comptabilité et finance ont un rôle déterminant pour l’interaction harmonieuse des équipes techniques, du monde des affaires et des régulateurs.
En conclusion, Alistair Brisbourne estime que,
“Si l’adoption de l’IA en est montée en puissance, les avantages qui en découleraient ne sont toutefois pas garantis. Les compétences et les connaissances adéquates sont certes nécessaires ; mais la réussite dépendra aussi des conseils des experts dans divers domaines qui ont besoin de ces technologies, afin de trouver les meilleures formules pour en obtenir la valeur souhaitée et pour gérer les risques qui en découlent”.