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Bantu Lukambo reçoit un prix international pour son combat en faveur de la protection de la faune sauvage

Un activiste basé en République Démocratique du Congo (RDC) est récompensé par un prix spécial du Fonds international pour la protection des animaux (IFAW) au BAFTA, à Londres, pour son travail de protection de la faune sauvage et de l’habitat dans la région du parc national des Virunga.

Bantu Lukambo, 51 ans, originaire de Goma, se bat depuis 1994 pour protéger la faune sauvage et l’habitat du parc national des Virunga, l’une des zones de conservation les plus menacées au monde, confrontées aux dangers des conflits armés, du braconnage et des intérêts pétroliers.

Né dans un village de pêcheurs au cœur du parc national des Virunga, Lukambo a grandi en communion avec la nature, apprenant dès son plus jeune âge l’importance de respecter la faune. Situé à l’est de la RDC, à la frontière du Rwanda et de l’Ouganda, ce joyau de biodiversité s’étend à quelque 3000 km de route de la capitale Kinshasa. Les Virunga, plus ancien parc national d’Afrique et site du patrimoine mondial de l’UNESCO, abritent une faune exceptionnelle, dont le tiers de la population mondiale de gorilles de montagne, ainsi que des chimpanzés, des okapis et plus de 700 espèces d’oiseaux. C’est dans ce sanctuaire menacé que l’engagement de Lukambo a pris racine. En 1994, face à l’intensification du braconnage par des militaires en déroute, il fonde l’ONG Innovation pour le Développement et la Protection de l’Environnement (IDPE), marquant le début de son combat pour la préservation de ce trésor naturel.

« Mon père me disait que c’était grâce aux hippopotames que nous capturions beaucoup de poissons, » raconte Lukambo.

« Grandir dans le parc m’a appris qu’il fallait vraiment respecter les animaux. Quand j’ai vu que personne ne se levait pour les protéger, j’ai su que je devais agir. »

L’une des réalisations les plus notables de Lukambo a été son combat acharné contre le projet d’exploration pétrolière de SOCO International dans le lac Édouard. Lancé en 2007, ce projet menaçait directement l’écosystème fragile du parc. Le lac Édouard, qui abrite plus de 50 espèces de poissons, dont 14 endémiques, est un pilier de la biodiversité locale et une source vitale de subsistance pour plus de 50 000 pêcheurs. L’exploration pétrolière aurait mis en danger non seulement la vie aquatique, mais aussi les milliers d’hippopotames, éléphants et oiseaux qui dépendent du lac. De plus, les vibrations des tests sismiques auraient pu perturber gravement les comportements de reproduction et de migration de nombreuses espèces. Malgré les menaces, les tentatives de corruption et les risques pour sa vie, Lukambo a persévéré dans sa lutte.

« On m’a proposé 50 000 dollars en espèces pour que j’arrête mon combat, » révèle-t-il.

« Mais je ne pouvais pas accepter. Notre lac, c’est notre marmite. Si on exploite le pétrole, c’est notre mort.

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