L’Académie Créole – Une Mascarade selon Elizier François

Non. Ce n’est pas une Académie Créole que les descendants d’esclaves réclament au gouvernement Lepep. Cette mascarade représente plutôt un nouveau coup de massue que Pravind Kumar Jugnauth assène à toute la communauté créole.

Quand Rémy Ollier avait donné un mot d’ordre à la population de couleur, il leur a dit ceci : « Instruisez-vous. » Certes, il n’a pas dit qu’il fallait apprendre comment écrire le créole – ‘kréol morisien’, ‘graphie larmonie’, etc. ; encore moins, créer une Académie Créole. Sinon, l’Ile Maurice n’aurait jamais pu produire des intellectuels, des hommes de lettre, des journalistes, des écrivains et poètes qui ont fait honneur au pays. Parmi on retrouve : Raoul Rivet, André Masson, Marcel Cabon, Yves Ravat, Gabriel Martial, Clément Charoux, André Decotter, Pierre Renaud, Jean Georges Prosper, Edouard Maunick, Rivaltz Quenette, Emmanuel Juste, André Legallant, Arthur Martial, Régis Fanchette, Raymond Chasle, Pierre Georges Télescourt, Jean Erenne, Leoville L’homme, Jean Urutty, Edwin Michel, R. Domingue, Jean Claude D’Avoine et tant d’autres.

Les Véritables Aspirations Des Créoles.

Les créoles habitant des cités ouvrières et d’autres régions défavorisées de l’Ile Maurice, ne cessent de demander au gouvernement Lepep d’appliquer, à leur égard, les recommandations du Professeur Boraine dans son rapport de la ‘Commission Justice et Vérité.’ Entre autres, l’Égalité des Chances.’

Ils réclament le droit au travail, comme au Cargo Handling Corporation; le droit à un logement décent, comme à LaCure, Baie du Tombeau, Tranquebar, Camp Zoulous, Camp Firinga, African Town; le droit à de bonnes institutions primaires et secondaires pour leurs enfants; le droit à l’apprentissage d’un métier pour les jeunes; le droit à des centres de formation, de réadaptation et de réintégration sociale pour les jeunes délinquants; le droit à la possibilité d’exceller dans le domaine du sport, du football et de l’athlétisme, en général. Ils n’ont pas besoin d’une Académie Créole.

La grande Mascarade.

Est-ce-que Pravind Kumar Jugnauth et le gouvernement Lepep peuvent nous dire à quoi servira l’Académie Créole? Est-ce-que le leader du Mouvement Patriotique, Alan Ganoo, peut nous expliquer l’utilité d’une Académie Créole aux jeunes de Baie du Cap, le Morne, African Town, et à ceux qui habitent le long de la côte Rivière Noire? Tous les enfants mauriciens commencent à apprendre deux langues internationales, l’anglais et le français, à partir de la maternelle. Ce sont les deux principales langues qui sont utilisées à l’ONU. Pourquoi donc Alan Ganoo insiste-t-il pour que le kréol morisien soit utilisé au Parlement Mauricien? Si un député sent qu’il ne peut pas s’exprimer soit en anglais ou en français au parlement, il ou elle ne devrait pas poser leur candidature. Est-ce-que Alan Ganoo a pensé aux nombreux visiteurs étrangers et touristes qui viennent au parlement pour suivre une séance parlementaire? Sait il le nombre d’étudiants de HSC qui viennent écouter les débats parlementaires afin d’être mieux équipés pour leur General Paper ?

Par ailleurs, je me permets de demander à tous ceux qui prônent la création d’une Académie Créole ou qui militent pour l’utilisation du kréol morisien au parlement, où ils ont obtenu leurs diplômes universitaires? Une autre question pertinente – dans quelle langue ont-ils présenté leur dissertation ou thèse? Au nom de la majorité des Créoles Mauriciens, Rodriguais et Agaléens, j’insiste pour que le Premier Ministre, Pravind Kumar Jugnauth et ses disciples cessent avec cette Supercherie. Accordez plutôt aux enfants d’Agaléga, de Roche bois, Ste Croix, Riche terre, Cité LaCure, Tranquebar, Cassis Bain des Dames, Vallijee, Pte aux Sables, Petite Rivière, Barkly, Stanley, la côte Rivière Noire, Le Morne, Trou D’eau Douce, Goodlands, Grand Gaube, Baie du Tombeau, etc. qui souffrent de l’exclusion, de la pauvreté et du chômage chronique, une Égalité des Chances.

Que le gouvernement lepep construise pour eux de bonnes écoles primaires et secondaires. Qu’on leur donne du travail des ateliers d’apprentissage aux différents métiers, des facilités pour le sport et le gymnase. Ce sont là les quelques revendications des Ti-créoles (selon une expression de feu Père Henri Souchon), mais non un Musée de l’Esclavage, encore moins, une Académie Créole. Que le gouvernement lepep nous épargne une nouvelle SINÉCURE !

Afin de rassurer tous mes compatriotes mauriciens sur ma prise de position, je suis né à la rue Yoloff, Camp Yoloff, un quartier pauvre de Port Louis. Je n’ai pas honte de parler le créole qui est ma langue maternelle. Je n’ai pas honte du ségas non plus. Cependant, j’ai eu le bonheur, le privilège et la joie d’enseigner l’anglais, le français et le latin aux élèves de SC, HSC à Maurice ; et aux élèves de VCE en Australie.

Eliézer François