19 mars 2024

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Le Collectif Arc-En-Ciel salue la décision de la Haute cour du Botswana décriminalisant l’homosexualité

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Le Collectif Arc-En-Ciel salue la décision rendue par la Haute cour du Botswana, le 11 juin 2019, décriminalisant l’homosexualité. Nous félicitons nos amis activistes au Botswana dont le combat a porté ses fruits. Nous saluons surtout le jeune Letsweletse Motshidiemang d’avoir eu le courage de soulever l’inconstitutionnalité de cette loi devant la Haute cour.

Cette décision unanime de la Haute cour reste un moment historique pour les activistes africains. C’est la deuxième fois qu’une juridiction africaine déclare inconstitutionnelle une loi criminalisant l’homosexualité (la première était la haute cour constitutionnelle de l’Afrique du Sud en 1998).

En jugeant inconstitutionnelle les articles 164 et 167 du code pénal, les juges ont affirmé que ces lois sont discriminatoires et portent atteinte au droit à la vie privée. Les juges ont aussi reconnu que la loi doit évoluer avec la société et que les pratiques culturelles ne peuvent en aucun cas justifier une violation des droits humains. Le juge Leburu a aussi affirmé que cette loi est une importation britannique et qu’elle a été adoptée sans la consultation des peuples locaux.

Nous pensons que la décolonisation n’est non seulement géographique, elle est aussi législative. Alors que le Royaume Uni a dépénalisé l’homosexualité en 1967, nombre de ses anciennes colonies pèsent toujours sous le joug des lois réprimant l’homosexualité.

Aujourd’hui, de plus en plus d’Etats dans le monde sont en train de se séparer de ce vestige colonial. Rappelons qu’en septembre dernier la cour suprême indienne a aussi jugée inconstitutionnelle la section 377, qui criminalisait les relations homosexuelles. En janvier de cette année, l’Angola a reformé ses lois en décriminalisant les relations homosexuelles. Et vendredi dernier, la chambre basse du parlement du Bhoutan a supprimé à la quasi-unanimité deux dispositions du code pénal criminalisant l’homosexualité. Pourtant, la section 250 du code pénal mauricien, qui date de 1838, continue de criminaliser l’homosexualité. Pour rappel, lors du dernier Universal Periodic Review, le Ministre de la justice avait pris notedes recommandations visant à abroger cette disposition législative. Nous espérons que ce mouvement global marquera aussi les esprits à Maurice et que cette loi sera revue très prochainement.

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