19 mars 2024

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Consolidation d’un environnement dynamique et favorable aux affaires au centre des consultations pré-budgétaires

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La Chambre de Commerce et d’Industrie de Maurice (MCCI) a participé aux consultations pré-budgétaires, présidées par le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, vendredi dernier. La MCCI était représentée par sa présidente, Namita Jagarnath-Hardowar.

Étaient également présents : le vice-président de la Chambre, Charles Harel, Sarada Moothoosamy, Officer-in-Charge et Rooma Narrainen-Pillay, Head of Advocacy.

Situant le contexte des consultations pré-budgétaires cette année-ci, marqué notamment par l’inflation en hausse, une pénurie de main-d’œuvre au niveau des entreprises, une forte volatilité des taux de change et le coût élevé des affaires, la MCCI a plaidé pour un Budget national 2023/24 mettant en avant des mesures qui renforcent et qui soutiennent la productivité, la résilience et la croissance.

Les mesures budgétaires devraient également permettre une accessibilité financière facilitée, en améliorant non seulement notre environnement commercial pour le rendre plus compétitif, mais aussi, en consolidant nos industries et en adoptant de nouveaux piliers de croissance.

Rappelant l’importance d’un dialogue public-privé constant, la MCCI a articulé ses propositions autour de six axes essentiels au développement inclusif et à la facilitation des affaires, comme suit :

– Le manque de main-d’œuvre
– Revigorer l’industrie locale
– Une transition soutenue vers le développement durable et l’énergie verte
– Promouvoir la technologie et la numérisation
– La relance de la croissance économique
– Favoriser un environnement propice au climat des affaires

Par rapport à notre capital humain, à savoir le vieillissement de la population, la baisse du taux de natalité, la fuite des cerveaux et l’inadéquation des compétences, il est jugé prioritaire de s’attaquer à toutes les lacunes du marché du travail afin d’augmenter nos niveaux de productivité. La mise en œuvre d’une stratégie nationale en matière de capital humain a été évoquée. En s’attaquant aux pénuries de compétences et de main-d’œuvre, en y trouvant des failles, la stratégie peut contribuer à stimuler la croissance économique et la compétitivité. Elle peut également contribuer à réduire le chômage, à augmenter le taux d’activité et à améliorer la qualité des emplois disponibles dans le pays.

Autre point abordé : la nécessité de revitaliser notre secteur industriel pour stimuler la croissance grâce à une productivité accrue. La transformation économique et la consolidation industrielle peuvent donc être réalisées en s’appuyant sur le capital, la main-d’œuvre, l’innovation, la recherche et le développement.

La MCCI a aussi attiré l’attention sur les obstacles auxquelles font face les entreprises engagées dans l’export. Il est donc nécessaire de réorganiser le cadre actuel de la politique industrielle et de faire d’elles la prochaine génération du paysage industriel.
De nombreuses forces se sont conjuguées pour faire monter les pressions inflationnistes, ce qui a fait grimper le coût de l’activité des entreprises. Les coûts de production ont connu une hausse importante dans tous les secteurs de l’économie, réduisant ainsi la compétitivité des entreprises.

Le coût des matières premières a augmenté de manière significative en raison de plusieurs facteurs, tels que le conflit Russo-Ukrainien, qui a entraîné des perturbations dans la chaîne d’approvisionnement. En outre, le mouvement à la hausse des prix des produits pétroliers (où, malgré une baisse des prix mondiaux, les prix locaux sont restés constants), l’augmentation des prix des matières premières et de l’électricité, la dépréciation de la roupie mauricienne par rapport aux principales monnaies telles que le dollar et l’euro ont également exercé une pression sur le coût de l’activité. Le relèvement du taux directeur à 4,5 % aujourd’hui a également un impact important sur le coût des emprunts des entreprises.
Confrontées à des dépenses d’exploitation plus élevées, les entreprises ont de plus en plus de mal à absorber ces coûts, ce qui réduit leur rentabilité, limite leur capacité d’investissement et a un impact sur leur croissance globale. Tous ces coûts nuisent malheureusement à leur compétitivité, avec un pourcentage de frais généraux qui échappe clairement à leur contrôle.

Pour redynamiser notre environnement des affaires et notre industrie locale en diminuant les coûts d’opération, il est crucial que le gouvernement vienne en avant avec des mesures réfléchies. À titre d’exemple, la politique fiscale actuelle doit être revue afin de mettre en place un régime simple, prévisible et compétitif à Maurice, pour permettre au pays d’améliorer son climat des affaires et de stimuler l’investissement étranger. Il existe actuellement un risque que les investisseurs réorientent leurs capitaux et leurs flux financiers vers des juridictions plus compétitives, qui sont en mesure d’offrir une valeur ajoutée. En outre, un régime fiscal amélioré aura un impact potentiel sur la capacité du pays à retenir l’expertise locale et à attirer les talents étrangers à Maurice.

L’apport énorme de la technologie numérique et son potentiel de stimuler une croissance inclusive et durable en misant sur l’innovation, des gains d’efficacité et une amélioration des services, doivent également être pris en considération.

L’économie numérique présente des opportunités pour les PME, mais aussi des défis. Par exemple, les PME sont à la traîne dans l’adoption de technologies numériques sophistiquées, malgré les avantages, car les coûts qui y sont associés sont trop élevés. Il est essentiel de promouvoir l’adoption de ces technologies numériques par les PME, celles-ci leur permettant de surmonter certains des obstacles traditionnels à l’investissement, dont des coûts initiaux souvent élevés.

À l’issue de la rencontre Namita Jagarnath-Hardowar, s’est dite satisfaite de la teneur des discussions. « On a parlé de la facilitation et le coût des affaires. La technologie prend une ampleur que l’on ne peut ignorer, il est important d’accélérer la numérisation des services clés. Il est donc urgent que nos entreprises puissent adopter les dernières avancées technologiques. Pour ce faire, nous avons suggéré au gouvernement de venir de l’avant avec des mesures incitatives y relatives », a-t-elle indiqué.

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