19 mars 2024

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S’engager sur la voie de l’agroécologie est la meilleure façon de célébrer la Terre

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« Comme l’a récemment mis en garde le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), nous devons agir maintenant, car ces années sont cruciales pour sauver notre planète pour nous et les générations à venir », commente Edie Mukiibi, président de Slow Food.

« La meilleure façon de célébrer la Journée internationale de la Terre, le 22 avril, est de reconnaître ce dernier avertissement et de mettre en pratique les solutions, comme changer les systèmes alimentaires et adopter des méthodes agricoles agro écologiques ».

Dans son dernier rapport, le GIEC a en effet souligné l’importance d’évoluer vers des régimes alimentaires durables dans la lutte contre la crise climatique et a désigné l’agroécologie, ainsi que le renforcement des moyens d ‘action des communautés locales, comme étant des solutions climatiques clés.

L’agriculture, l’alimentation, la nutrition et la santé interagissent entre elles qui peuvent toutes, participer à la lutte contre le changement climatique. Ce que nous cultivons, comment nous le cultivons, la composition nutritionnelle des aliments, le goût et la façon dont nous mangeons ont un impact sur la santé publique et la santé de la planète. A l’heure où la malnutrition sévit dans le monde, il est essentiel de tenir compte des relations complexes qui lient le sol, les océans, les plantes, les animaux et l’humanité. L’agroécologie rassemble et relie tous ces éléments.

Sol et océans

Il convient de souligner que le sol est la plus grande source de biodiversité au monde, avec les deux tiers de tous les êtres vivants qui sont sous terre, tandis que les océans sont notre principal allié contre le réchauffement climatique, ayant absorbé 93,4 % de l’excès de chaleur au cours des dernières quarante années.Le sol est la seule partie environnementale dans laquelle tous les autres éléments environnementaux se rencontrent, interagissent et s’interfacent simultanément. La moitié des sols de la Terre sont désormais utilisés par les humains, ils ne peuvent plus être exploités. L’une des conséquences les plus graves du modèle agricole industriel est la contribution au changement climatique, qui devient à son tour un facteur de détérioration supplémentaire et qui accélère la désertification.

« Il est désormais indispensable de changer de cap. Les lois de la biologie du sol et de la physiologie des plantes et des animaux doivent être respectées. Il faut arrêter de subventionner un modèle agricole intensif pratiqué à grande échelle, qui a échoué, pollué et compromis la vie des sols. Au lieu de cela, nous devons nous concentrer sur un système qui part de la santé et de la fertilité des sols, valorisant une production agricole respectueuse de l’identité et reflétant un lien avec le terroir, expression de la richesse de la biodiversité des sols et des lieux : c’est-à-dire l’agroécologie ! » Edie Mukiibi. En ce qui concerne les mers et les océans, plus de 190 pays ont récemment conclu un accord historique pour protéger la biodiversité des océans du monde. Le nouveau traité mondial vise à sauvegarder la biodiversité et à assurer la durabilité de 30 % des eaux internationales de la haute mer grâce à la création d’aires protégées d’ici 2030. Un grand pas en avant si l’on considère qu’aujourd’hui seulement 1,2 % de ces zones sont protégées sur le plan environnemental. Comme les sols, les océans ne peuvent être vus comme une ressource économique à notre disposition, mais doivent être considérés comme des biens communs environnementaux gérés collectivement.

La solution

Nous avons tous besoin d’aliments sains, qui ne peuvent être fournis que si le sol et l’eau sont sains. « A Slow Food, nous pensons que la seule voie possible pour renverser un système alimentaire qui pille les ressources naturelles et s’attaque à la souveraineté alimentaire des peuples, repose sur la transition vers l’agroécologie : un système de pratiques agricoles mais aussi qui peut être perçue comme une vision, une science, un mouvement axé sur la défense de biodiversité, la conservation des écosystèmes et les savoir-faire et besoins des communautés. C’est ainsi que nous concevons le modèle à suivre pour pouvoir assurer la sécurité alimentaire à long terme de chacun » conclut Edie Mukiibi.

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