12 avril 2024

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Neuvième édition de SBM Insights®

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SBM a publié la neuvième édition de son bulletin économique – SBM Insights®. L’objectif est d’aider les parties prenantes du Groupe SBM à mieux comprendre le paysage économique mondial, régional et national.

M. Shailen Sreekeessoon, responsable du département de Stratégie et Recherches à la SBM, estime que les obstacles économiques mondiaux persisteront en 2019. Des conflits commerciaux non résolus et des tensions géopolitiques croissantes sont les principaux facteurs de risque susceptibles de perturber le commerce international et, par ricochet, la croissance économique mondiale. En outre, de nouveaux défis sont apparus depuis le second semestre de 2018, parmi lesquels le mouvement des «gilets jaunes» en France et les perturbations météorologiques extrêmes. En conséquence, les risques pesant sur les perspectives de croissance mondiale sont à la hausse. Sur une note positive, les principales économies telles que les États-Unis, la zone euro, le Royaume-Uni et la Chine ont réalisé une bonne performance au premier trimestre de 2019, sur la base des dernières statistiques publiées, malgré les difficultés susmentionnés. Sur le plan local, la performance économique devrait rester dynamique grâce aux investissements publics élevés et aux dépenses de consommation. Le secteur de la construction reste l’un des principaux moteurs de l’économie. Cependant, certains secteurs clés méritent une surveillance étroite, notamment les secteurs du sucre, du textile et du tourisme.

Économie Mondiale

Selon la FMI, l’économie mondiale devrait connaître une croissance plus lente de 3,3% en 2019, contre une croissance de 3,6% en 2018. Malgré des difficultés sur plusieurs fronts, l’économie américaine a continué de montrer sa résilience en enregistrant un taux de croissance de 2,9% en 2018 contre 2,2% en 2017. L’inflation reste contenue et le chômage demeure bas. Néanmoins, le Federal Open Market Committee (FOMC) a décidé à l’unanimité de maintenir la fourchette du Federal Funds Rate à 2,25%-2,50% lors de sa réunion de politique monétaire de mai. L’économie du Royaume-Uni a crû de 1,4% en 2018 contre 1,8% en 2017, soit sa pire performance annuelle depuis 2012. La confiance des consommateurs et des entreprises est restée faible en raison des incertitudes liées au Brexit, se traduisant par une contribution négative de l’investissement des entreprises et du commerce. De même, la zone euro a enregistré un taux de croissance plus faible de 1,8% en 2018, contre 2,4% en 2017. Parmi les 19 États membres constituant la zone euro, l’Italie a enregistré la plus faible performance en 2018. L’Allemagne, traditionnellement l’économie la plus forte de la zone euro a connu un ralentissement en 2018. Le même scénario a été observé dans les marchés émergents. La croissance de l’économie chinoise a décéléré à 6,4% en raison principalement des effets d’entrainements du désendettement financier et des tensions commerciales non résolues avec les États-Unis qui ont continué à plomber le climat économique. Bien que le pétrole ait connu un effondrement important des prix début octobre 2018, la moyenne annuelle du cours a augmenté de 30%, passant de 55 USD/baril en 2017 à 72 USD/baril en 2018, à la suite de l’engagement de l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP) de réduire les niveaux de production et les préoccupations exprimées sur la production vénézuélienne, entraînant le marché dans un état haussier pendant les dix premiers mois de l’année.

L’Economie Mauricienne

Le dynamisme économique observé au deuxième semestre de 2018 s’est traduit par une croissance annuelle de 3,3% et de 4,1% au troisième et quatrième trimestres, respectivement. Sur la base des estimations des comptes nationaux de mars 2019, le PIB aux prix du marché a progressé de 3,8% en 2018.
Les principaux moteurs économiques ont été les secteurs de la construction, de l’hébergement et de la restauration. Le secteur de la construction a enregistré le plus fort taux d’expansion, à savoir 9,5%, grâce à une augmentation notable des investissements du secteur public et à la bonne progression des travaux de construction du projet Metro Express (environ 70% des travaux de la phase 1 ont été déjà achevés) ajouté à un investissement plus élevé du secteur privé dans le secteur immobilier. Le secteur de l’hébergement et des services de restauration a enregistré une croissance saine de 4,3% des entrées touristiques et de 6,3% des recettes touristiques, l’île Maurice continuant de se positionner comme une destination touristique de choix dans l’océan indien. Cependant, la performance du secteur manufacturier reste une source de préoccupation majeure, en particulier dans le secteur des textiles, qui a affiché une croissance négative pour la quatrième année consécutive, et celui du sucre. Dans un contexte international de plus en plus défavorable, nous pensons que l’économie locale sera confrontée à des obstacles en 2019. Néanmoins, la consommation résiliente et l’investissement national vigoureux devraient maintenir la dynamique de croissance aux alentours de 3,9%.

L’inflation devrait être contenue à moins de 2% alors que le taux de chômage maintiendrait sa tendance à la baisse en raison des opportunités d’emplois dans les secteurs porteurs. Il est aussi prévu que le déficit sur la balance courante s’élargisse suite aux difficultés dans les secteurs à l’exportation ainsi que l’augmentation dans les importations liées aux projets d’infrastructure. Malgré le fait que la dette du gouvernement central devrait rester relativement stable – avec un déficit budgétaire contenu à 3,2% du PIB en 2018/19 et à 3,0% du PIB en 2019/20 – la dette du secteur public devrait augmenter sensiblement à la suite des projets d’investissement enclenchés par les entreprises publiques.

Kenya

L’économie kenyane a enregistré un taux de croissance robuste de 6,3% (estimation) en 2018, contre 4,9% en 2017, sous l’effet de la hausse de la production agricole, de l’accélération des activités manufacturières, de la croissance soutenue du secteur des transports et du secteur des services. Le secteur agricole, qui représente plus d’un tiers de l’économie s’est repris en 2018 pour atteindre un taux de croissance de 6,6% (2017: 1,8% – une année marquée par de longues périodes de sécheresse). Cette nette amélioration est principalement due à la hausse des cultures et de l’élevage, qui ont bénéficié de conditions météorologiques favorables, en particulier des pluies abondantes survenues de mars à mai 2018. Le secteur manufacturier a tiré parti de la bonne performance du secteur agricole en enregistrant une forte hausse de 4,2% en 2018, par rapport à une croissance anémique de 0,8% en 2017. Bien qu’à un rythme plus lent, le secteur de la construction a progressé de 6,6% grâce aux politiques et programmes gouvernementaux visant à améliorer les infrastructures publiques afin de stimuler la croissance. Selon la FMI, les perspectives économiques à moyen terme semblent prometteuses, le taux de croissance devant se situer entre 6,0% et 6,5%. Les risques de baisse liés aux prévisions de croissance comprennent la faible croissance du crédit dans le secteur privé, les chocs liés au climat, les mauvaises mesures d’assainissement budgétaire et le ralentissement de l’économie mondiale ainsi que des marchés émergents.

Inde

La croissance du PIB de l’Inde est estimée à 7,0% pour l’exercice 2018-2019, contre 7,2% en 2017-2018, tirée par le secteur de la construction et le secteur manufacturier, enregistrant tous deux une croissance supérieure à 7%. Sur le plan international, le ralentissement du rythme de l’activité économique mondiale – en raison de l’escalade des tensions commerciales, du resserrement des conditions financières et de l’incertitude entourant le Brexit – s’est répercuté de manière défavorable sur la balance commerciale de l’Inde, où la croissance des exportations et des importations a ralenti au cours de l’exercice 2018/19. Lors de sa récente réunion de politique monétaire en avril, la Reserve Bank of India (RBI) a réduit le taux de refinancement de 25 points de base, de 6,25% à 6,00%. Selon IHS Markit, la RBI devrait encore abaisser ses taux d’intérêt en juin 2019 en raison de la montée des pressions inflationnistes et du renforcement de la croissance économique.

SBM Insights 9th Edition - 24.05.19
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