27 mars 2024

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Lokal is beautiful : la MCB donne les clefs pour repenser notre modèle économique

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Les archives de Maurice Info

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Le Groupe MCB a présenté dans la cadre d’une conférence au Caudan Arts Centre, les résultats d’une étude commanditée auprès du cabinet français Utopies et ayant pour but d’identifier les fuites économiques et de proposer des solutions y relatives.

Cette étude est la première preuve concrète de l’engagement du Groupe en faveur du développement durable à travers son manifeste « Success beyond numbers », lancé en novembre dernier. Intitulé « Lokal is beautiful », ce rapport a été présenté à une audience élargie composée de différentes sphères d’activités du pays ; à savoir les secteurs public et privé, les ONG, PME, la presse etc.

Tel un seau percé, Maurice attire les richesses mais ne les retient pas
Le premier constat est que l’attraction de richesses extérieures est un pilier important, nécessaire, mais non suffisant pour expliquer et porter durablement la prospérité de l’île. Les revenus de Maurice s’expliquent en effet par la capacité de l’île à capter des revenus internationaux (exportations, revenus du travail, capital) mais aussi à les faire circuler localement : les revenus qui entrent sur le territoire vont générer d’autres richesses locales, entraînant, par un effet vertueux, de nouveaux échanges et de nouveaux revenus… jusqu’à ce que l’effet ricochet s’estompe. L’effet multiplicateur sera d’autant plus élevé que le territoire est capable de limiter les fuites de richesses (importations, revenus payés aux investisseurs étrangers…).
Sans cet effet, le territoire fonctionne un peu comme un seau percé, qui n’arrive pas à garder les richesses qui y entrent et à en faire profiter son économie locale Pourtant, alors que ses revenus externes sont en croissance depuis 20 ans, l’effet multiplicateur de Maurice, c’est-à-dire sa capacité à faire circuler ces richesses est en baisse tendancielle, de 25% en 10 ans. Il ne s’agit pas tant de se défendre par des pratiques tarifaires que de chercher à stimuler une nouvelle forme d’entrepreneuriat local et de faire émerger de nouvelles filières locales. Ce mouvement est nécessaire pour garantir à la fois l’inscription dans la mondialisation et une prospérité durable à Maurice.

La nouvelle île : Fab, Circular, Smart
Aujourd’hui, trois scenarios économiques sont envisageables :
1) Laisser l’économie suivre son mouvement actuel mais très incertain avec une croissance annuelle du PIB de 3-4% : le revenu/habitant ne serait doublé qu’à horizon 2035.
2) Multiplier par deux les revenus extérieurs sans modifier la tendance à la baisse de l’effet multiplicateur : cela impliquerait d’importantes transformations et soulève des interrogations majeures. Maurice est-elle en capacité de multiplier par deux d’ici quelques années les exportations industrielles, les flux touristiques et les activités financières à l’international ?
3) Augmenter de 50% les revenus extérieurs et de 25% l’effet multiplicateur : l’analyse montre que ce scénario est crédible et envisageable à l’horizon 2025.

Cependant, les deux premiers scénarios ne sont pas sans conséquences sociales ou environnementales. Et il est aujourd’hui impératif de repenser notre modèle de développement afin de le rendre inclusif et de créer de la prospérité pour le pays dans son ensemble.

Il faut donc :
– Encourager la réponse aux besoins locaux avec des ressources locales, pour produire localement ce qui ne l’est plus ou pas suffisamment
– Augmenter la valeur de ce qui est exporté par Maurice, en générant davantage de revenus sur la base des connaissances et savoir-faire ancrés localement, notamment à travers la complexification de la production mauricienne.
Pour ce faire, trois pistes se dessinent.

Faire de Maurice une « fab island »
Faire de Maurice une ile plus « fabricante » avec des micro-usines, Fab-labs professionnels, Fab-shops, incubateurs, partenariats, start-ups – entreprises.

Une « Circular island »
Produire avec les ressources matérielles du territoire. Réparer, redonner de la valeur, recycler (boucles locales), réutiliser les déchets

Une « Smart island »
Créer de la valeur plutôt que des produits. Il s’agit d’un Business model basé sur la digitalisation (Peer to peer, plateformes collaboratives, applications décentralisées basées sur la blockchain ou l’Intelligence artificielle).

Le rapport est disponible dans son intégralité au grand public sur le site lokalisbeautiful.mu.

Pierre-Guy Noël, Chief Executive – MCB Group :

« L’étude que nous partagerons avec vous aujourd’hui découle directement du premier pilier de notre programme de Corporate Sustainability, à savoir la contribution à une économie locale dynamique et durable. Cette mission est une vaste entreprise à elle-seule. Et le Groupe MCB est conscient du fait qu’il n’y arrivera pas seul. Notre économie locale dépend de chacun d’entre nous, que nous soyons du secteur public, privé, des ONG, de la presse… Quel que soit notre rôle dans la
société mauricienne, nous sommes avant tout des consommateurs, avec des habitudes de consommation. C’est aussi une réflexion autour de nos habitudes que le rapport provoque également ».

Alain Law Min, CEO – MCB Ltd :

« Cette étude est d’une importance capitale pour le pays. Ce n’est pas une étude pour la MCB, mais c’est une étude que l’on veut vulgariser pour tous. Nous souhaitons que tous les acteurs collaborent pour réaliser de nouveaux modèles de développement. Nous voulons donner envie de collaborer avec les différentes parties pour faire avancer l’économie mauricienne. Et ce faisant, apporter une prospérité durable pour tous. »

Raoul Gufflet, Deputy Chief Executive – MCB Ltd et parrain de l’initiative « Success Beyond Numbers » :

« La MCB qui a à coeur le développement de l’industrie mauricienne et le développement de notre nation, a voulu par le biais de ce rapport, donner envie. C’est aussi simple que ça. Nous avons voulu donner envie aux entrepreneurs mauriciens – du petit entrepreneur au gros conglomérat. Nous avons dans le cadre de notre programme de corporate sustainability envie de favoriser une économie locale qui soit circulaire, smart, et fab et circulaire. Faisons e sorte de créer ensemble toutes les conditions de la convergence d’intérêt. Notre but est de créer un écosystème qui soit pérenne qui soit inclusif pour faire en sorte que Maurice soit encore meilleure qu’elle ne l’est déjà. ».
Arnaud Florentin, Directeur associé chez UTOPIES et auteur du rapport : « La notion d’effet multiplicateur local, élaborée par l’agence UTOPIES, correspond à la capacité d’un revenu qui entre dans un territoire à y circuler durablement et à irriguer son économie. L’image d’un flipper, où il faut que la balle reste en jeu et rebondisse le plus possible entre les composantes du jeu pour marquer des points et obtenir des « extra-balls », résume bien ce concept ».

Créé il y a 25 ans par Elisabeth Laville (HEC88, Chevalier de la Légion d’Honneur, Prix Veuve Clicquot de la Femme d’Affaires de l’Année en 2008), UTOPIES est le premier cabinet indépendant et think-tank français sur l’accompagnement des stratégies de RSE/développement durable - et l’un des tous premiers dans le monde. Fort d’une cinquantaine de consultants, UTOPIES a pour mission d'ouvrir de nouvelles voies en incitant les entreprises à intégrer les enjeux sociaux et environnementaux au coeur de leur mission, de leur stratégie et de leur démarche d'innovation. Le cabinet est notamment reconnu pour ses travaux sur les stratégies de marques et sur l’innovation positive, mais aussi pour son expertise sur les études d’impact socio-économiques et l’économie locale.

Soucieux de s’appliquer à lui-même ce qu’il recommande à ses clients, UTOPIES est certifié Great Place to Work, a également été la première entreprise labellisée B Corp en France, et est par ailleurs en charge du développement dans l’hexagone de cette certification internationale des entreprises engagées.

L’équipe d'UTOPIES est présente à Paris, où se trouve son siège social historique, mais aussi à Grenoble et Bordeaux, ainsi qu'à Sao Paulo et à Maurice, depuis quelques années.

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